Emmanuelle est une jeune femme tenant un blog consacré à l’alimentation vivante. Ainsi, elle partage ses recettes et ses conseils pour adopter une vie saine. Elle est Frugivore, c’est-à-dire que son alimentation est basée sur les fruits et végétaux crus. Nous vous proposons ci-dessous son interview réalisée par Beaute-Revolution.
L’interview d’Emmanuelle, une femme Frugivore
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Emmanuelle, j’ai 36 ans, je suis mariée et j’ai 5 enfants, le plus grand ayant 14 ans et la plus jeune 4 mois. Quand avez-vous commencé à changer votre alimentation et pourquoi avoir pris la décision de devenir frugivore? Le changement d’alimentation a t-il été facile à mettre en place?
Quand j’ai eu 28 ans, je me suis séparée du papa de mes deux enfants. Cela a été très dur moralement, émotionnellement, mais aussi sur le plan matériel, mais cela a été aussi un moment où j’ai arrêté d’avancer sans réfléchir, où j’ai regardé ma vie et où j’ai commencé à me poser beaucoup de questions. Ce qui en est ressorti, c’est que je vivais de façon contradictoire avec la plupart de mes aspirations. Je ne pouvais pas changer de travail à ce moment-là, j’ai donc reporté mon énergie sur les autres plans qui ne me convenaient pas et que je pouvais changer. Je suis notamment passée à une alimentation végétalienne basée sur des aliments issus de la culture biologique, et ce du jour au lendemain. Nous ne consommions pas énormément de viande ou poisson jusque-là, mais j’en gardais toujours à cause des protéines… Durant cette phase de questionnement, j’ai fait pas mal de recherches sur internet, et j’ai compris que tout ce qu’apportaient les produits animaux se trouvait aussi dans les végétaux, sans en avoir les effets secondaires néfastes ! Cela a été une sorte de libération pour moi, et je me suis lancée à fond dans cette alimentation végétalienne…
Quelques années plus tard, j’ai rencontré mon mari et nous avons eu un petit garçon. Pendant cette période, nous avons augmenté la part de cru dans nos menus, de façon intuitive, puisque je ne savais pas à ce moment-là qu’il existait des crudivores ! J’étais juste attirée par le cru, sans intellectualiser cette envie ou l’expliquer. Cependant, pendant les mois froids surtout, nous consommions toujours des produits cuits, légumes et céréales. Et je faisais mon pain au levain deux ou trois fois par semaine. Lorsque mon troisième enfant a commencé à se diversifier, il a tout d’abord été très attiré par les fruits crus, et il ne mangeait pratiquement que cela : bananes, avocats. Puis il a goûté au riz, et plus il en mangeait, plus il en réclamait. Lorsque j’ai été enceinte pour la quatrième fois, j’en étais arrivée à faire cuire du riz à chaque repas pour qu’il mange. Et ça a été une remise en question pour moi : j’avais été ravie qu’il mange fruits et légumes avec plaisir quelques mois auparavant… Alors qu’avions-nous fait de travers pour qu’il les refuse systématiquement ? Cette quatrième grossesse a été l’occasion de tenter un revirement de situation : je ne voulais pas recommencer les mêmes erreurs pour ce bébé qui arrivait. J’ai alors refait des recherches (vive internet !), et j’ai découvert qu’il existait des personnes qui mangeaient cru à 100 % : ça a été un grand soulagement pour moi de trouver des recettes, des conseils… Et quand j’ai appris que certains, non seulement mangeaient cru, mais avaient un mode de vie frugivore, ça a carrément été une révélation : en lisant le message d’un forum où quelqu’un décrivait sa façon de manger, j’ai
eu l’impression que j’avais eu envie de cette alimentation toute ma vie, sans oser l’imaginer, à cause de tout ce qu’on raconte à propos des protéines, des calories, des sucres… J’ai dévoré tout ce qui me tombait sous les yeux à propos de l’alimentation frugivore, et plus j’en lisais, plus c’était une évidence pour moi !
Du coup, nous avons augmenté de façon importante notre part de fruits dans nos journées, en remplaçant d’abord les goûters (à base de céréales la plupart du temps : biscuits, mueslis, gâteaux, etc.). Puis j’ai introduit les fruits comme partie intégrante des repas, et plus seulement comme desserts. Le plus dur a été pour moi de supprimer le pain du petit-déjeuner. Pas simplement à cause de l’habitude ou de l’envie de pain, mais aussi parce que faire mon pain au levain m’apportait une grande satisfaction, et une reconnaissance aussi de la part d’autrui. J’ai reculé plusieurs mois d’ailleurs… et puis mon quatrième enfant est né, il a eu trois mois, et en quelques jours, alors qu’il était allaité exclusivement, et que j’étais mois même végétalienne, il s’est couvert d’eczéma. Nous avons essayé un traitement homéopathique, qui n’a pas fonctionné, puis un traitement à base de crèmes, qui n’a pas fonctionné non plus. Nous avons tenté plusieurs approches, jusqu’au moment où nous avons été obligés de l’oindre de pommades à la cortisone pour le soulager tellement il souffrait. Mais cela n’était qu’un remède temporaire, qui ne réglait en aucune façon les causes de ce symptôme douloureux, et avait en plus d’énormes conséquences sur un si petit enfant. Enfin, quand il a eu 6 mois, j’ai décidé d’arrêter de manger du gluten. Nous avons donc remplacé les pâtes et la semoule de blé par du quinoa, du riz et des pommes de terre vapeur… et j’ai arrêté de faire du pain. Au début, nous achetions des biscottes sans gluten, de type Pain des Fleurs, et des galettes de céréales. Puis petit-à-petit, nous les avons remplacées par des fruits (ce qui a permis au passage d’arrêter d’acheter de la margarine et de ne plus consommer non plus de confitures). Chacun y est allé à son rythme : je me faisais de gros bols de fruits, un peu dans le style des Miam-aux-Fruits, avec des amandes, noix ou graines ; ma fille mangeait des fruits entiers ; mon fils aîné est celui qui a eu le plus longtemps besoin de tartines. Puis un jour, il m’a annoncé que je pouvais arrêter d’en acheter, puisque les fruits lui convenaient : il est devenu le plus grand consommateur de bananes que je connaisse !
Pour aider mon quatrième enfant à lutter contre son eczéma, qui avait beaucoup régressé, nous avons économisé plusieurs mois pour acheter un extracteur de jus. Et il a aimé ces jus frais au-delà de mon espérance : je n’en faisais jamais assez ! Les grands ont eu un peu plus de mal à s’y mettre, mais c’est maintenant rentré dans les habitudes de toute la famille.
Alors, allez-vous adopter ce type de régime alimentaire ?